Printemps permanent

Il nous est arrivé

de parler avec amusement

des cheveux blancs que tu t’es trouvés

de mes tempes qui grisonnent

du cap de la trentaine

que nous avons dépassé

sans nous en rendre compte

et de réfléchir au courant du temps

qui clapote et s’étire à nos pieds

et que nous survolons

maîtrisons

de notre vigilance

au lieu qu’il nous submerge

Je te le disais

et le dis toujours

le temps n’érode

que notre écorce la plus superficielle

Son flot n’emporte

que les résidus de nos vieilles tares

et son onde

abreuvera toujours

les racines de notre printemps permanent

Voter pour ce poème!

Nérée Beauchemin Apprenti Poète

Par Abdellatif Laâbi

Abdellatif Laâbi, né à Fès en 1942, est un poète, écrivain et traducteur marocain. Il a fondé en 1966 la revue Souffles qui jouera un rôle considérable dans le renouvellement culturel au Maghreb. Son combat lui vaut d'être emprisonné de 1972 à 1980.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Aux dames pour les demi-dieux marins, conduits par Neptune

Bonjour à toi qui viens de nuit.