Alain BosquetCaresse après caresse,
feuillage après feuillage,
que reste-t-il ?
Un fleuve qui a peur.
Un été qui s’ampute.
Que faut-il exprimer ?
Une ville, on dirait vagabonde.
Une route, on dirait qui s’efface.
Oserait-on conclure ?
Le réel très opaque.
L’enfant trop jeune pour aimer.
Quelle raison déraisonnable ?
On vit de ces fragments.
On respire la rouille.
Lèvre par-ci, lèvre par-là.
Âme entrouverte, âme fermée.
FacebookXWhatsAppEmailLa roue est la plus belle il y a le soleil qui tourne il y a la terre qui tourne il y a ton visage qui tourne sur l’essieu de ton cou quand tu pleures mais vous minutes n’enroulerez-vous pas sur la bobine à vivre le sang lapé l’art de souffrir aiguisé comme des moignons…
FacebookXWhatsAppEmailSes jupons troussés court comme sa devantière, Sous ses gros bas bleus bien tirés Laissant voir ses mollets cambrés À mi-chemin des jarretières, S’en vient près du vieux cantonnier La femme rousse du meunier : Cheveux frisés sur des yeux mièvres, Blanche de peau, rouge de lèvres, Le corsage si bien rempli Qu’il bombe aux…
FacebookXWhatsAppEmailAssise sur une chaise longue une dame à la langue fanée une dame longue plus longue que sa chaise longue et très âgée prend ses aises on lui a dit sans doute que la mer était là alors elle la regarde mais elle ne la voit pas et les présidents passent et la saluent très…
FacebookXWhatsAppEmailQu’en dis-tu, voyageur, des pays et des gares ? Du moins as-tu cueilli l’ennui, puisqu’il est mûr, Toi que voilà fumant de maussades cigares, Noir, projetant une ombre absurde sur le mur ? Tes yeux sont aussi morts depuis les aventures, Ta grimace est la même et ton deuil est pareil : Telle la lune…
FacebookXWhatsAppEmailnous les chiffonniers de l’espoir les porteurs du fameux chromosome qui fait les écouteurs de géodes et d’hélodermes nous de la dernière glane et des ondes de choc s’il a attendu le cœur battant et chaque fois plus absurde chaque goutte de sang s’il a bramé à la lisière d’être là s’il s’est accroché furieusement…
FacebookXWhatsAppEmailCette personne a dit des méchancetés : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alors j’ai été révolté. Et j’ai été me promener près des champs où les petits brins d’herbes ne sont pas méchants, avec ma chienne et mon…
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