Les bûchers

Les générations passent sous le soleil,
Sans regarder le ciel trop haut pour leurs paupières,
Bétail indifférent, végétant aux litières
Des jours de chair épaisse et d’opaque sommeil.

L’or seul, l’or luit partout, dieu sordide et vermeil.
Et les peuples obscurs, qu’effare la lumière,
Roulent à l’océan sans fond de la matière,
Larves mornes qui n’ont jamais connu l’éveil.

Alors, pour éclairer la nuit sombre des temps,
De loin en loin des coeurs, de beaux coeurs palpitants
Brûlent, torches de foi, d’amour, ou de génie.

Et l’histoire, stérile amas d’écroulements,
N’est qu’un désert peuplé de ces grands flamboiements
Par qui l’humanité s’illumine infinie.

Recueil : Symphonie héroïque

Voter pour ce poème!

Albert Samain Apprenti Poète

Par Albert Samain

Albert Samain, né le 3 avril 1858 à Lille et mort le 18 août 1900 à Magny-les-Hameaux, est un poète symboliste français.

Vos mots sont la mélodie de notre poésie. Faites résonner votre voix.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tournants D’argile

Orphée