A Fanny (II)

Mai de moins de roses, l’automne
De moins de pampres se couronne,
Moins d’épis flottent en moissons,
Que sur mes lèvres, sur ma lyre,
Fanny, tes regards, ton sourire,
Ne font éclore de chansons.

Les secrets pensers de mon âme
Sortent en paroles de flamme,
A ton nom doucement émus :
Ainsi la nacre industrieuse
Jette sa perle précieuse,
Honneur des sultanes d’Ormuz.

Ainsi sur son mûrier fertile
Le ver de Cathay mêle et file
Sa trame étincelante d’or.
Viens, mes Muses pour ta parure
De leur soie immortelle et pure
Versent un plus riche trésor.

Les perles de la poésie
Forment sous leurs doigts d’ambrosie
D’un collier le brillant contour.
Viens, Fanny : que ma main suspende
Sur ton sein cette noble offrande…
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Elégies

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André Chénier Apprenti Poète

Par André Chénier

André Marie de Chénier, dit André Chénier, fils de Louis de Chénier et frère de Marie-Joseph Chénier, est un poète et journaliste français né le 30 octobre 1762 à Constantinople et mort guillotiné à Paris le 7 Thermidor de l'an II à 31 ans.

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