Souvenir

Te le rappelles-tu ce jardin solitaire,
Où tu reçus l’aveu de mon timide amour ?
Tout nous favorisait, et l’heure et le mystère,
Et de l’astre des nuits le tremblant demi-jour.
Un incarnat léger colorait ton visage ;
Je lus mon avenir, mon bonheur, dans tes yeux ;
Et nos cœurs, s’unissant par ce muet langage,
Jurèrent de s’aimer à la face des cieux.

Mais lorsque, dans l’ardeur de ma brûlante ivresse,
Pour peindre mes transports cherchant le plus doux nom,
Je te nommais ma vie ; alors avec tendresse
M’interrompant : Ta vie ! Ô mon amour, non, non,
T’écrias-tu soudain. Appelle-moi ton âme ;
J’ai besoin du garant de son éternité :
Ta vie, hélas, la mort en éteindra la flamme !
Mais ton âme est promise à l’immortalité.

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