Les cailloux

Lorsque nous passions sur le bord du fleuve Au temps où l’Amour murmurait pour nous Sa chanson si frêle encore et si neuve, Et si douce alors en les soirs si doux Sans songer à rien, trouvant ça très drôle, De la berge en fleurs où mourait le flot, Comme des gamins au sortir d’école,…

Dans vos yeux

Dans vos yeux J’ai lu l’aveu de votre âme En caractères de flamme Et je m’en suis allé joyeux Bornant alors mon espace Au coin d’horizon qui passe Dans vos yeux. Dans vos yeux J’ai vu s’amasser l’ivresse Et d’une longue caresse J’ai clos vos grands cils soyeux. Mais cette ivresse fut brève Et s’envola…

La chanson du gui

Le soir étend sur les grands bois Son manteau d’ombre et de mystère ; Les vieux menhirs, dans la bruyère Qui s’endort, veillent et des voix Semblent sortir de chaque pierre. L’heure est muette comme aux temps Où, dans les forêts souveraines, Les vierges blondes et sereines Et les druides aux cheveux blancs Allaient cueillir…

Dans vos yeux

Dans vos yeux J’ai lu l’aveu de votre âme En caractères de flamme Et je m’en suis allé joyeux Bornant alors mon espace Au coin d’horizon qui passe Dans vos yeux. Dans vos yeux J’ai vu s’amasser l’ivresse Et d’une longue caresse J’ai clos vos grands cils soyeux. Mais cette ivresse fut brève Et s’envola…

La paix

Des gâteux qu’on dit immortels, Des louftingues en redingote L’adorent au pied des autels De leur ligue de patriotes : Des écrivassiers de mon cul En touchants mélos d’ambigu Ou romances pour maisons closes Nous chantent cette horrible chose : La Guerre ! Oui mais, si nous avions la guerre, Devant le feu, qui donc filerait comme un…

Gueux

Un soir d’hiver, quand de partout, Les corbeaux s’enfuient en déroute, Dans un fossé de la grand’route, Près d’une borne, n’importe où Pleurant avec le vent qui blesse Leurs petits corps chétifs et nus, Pour souffrir des maux trop connus, Les gueux naissent. Pour narguer le destin cruel, Le Dieu d’en haut qui les protège…

L’école

Les p’tiots matineux sont ‘jà par les ch’mins Et, dans leu’ malett’ de grousse touél’ blue Qui danse et berlance en leu’ tapant l’cul, I’s portent des liv’s à coûté d’leu pain. L’matin est joli coumm’ trent’-six sourires, Le souleil est doux coumm’ les yeux des bêtes… La vie ouvre aux p’tiots son grand liv’…