Jean Aicard
Jean François Victor Aicard, né le 4 février 1848 à Toulon et mort le 13 mai 1921 à Paris, est un poète, romancier et auteur dramatique français.
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Que voulez-vous que je vous dise ?
Que voulez-vous que je vous dise ? Cela vous coûterait bien peu, De délaisser enfin l’Église Et de vous rapprocher de Dieu. Vous écrasez les grandes choses Sous un niveau matériel, Sans baisser les yeux vers les roses, Sans les élever jusqu’au ciel ! Vous inventez des saintes vierges, Tout en marchant dans l’impudeur ; […] Plus
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Sauts périlleux
C’était un saltimbanque leste ! Sa vie était un carnaval ; Son costume d’un bleu céleste Scintillait d’astres en métal. Il avait le poing sur la hanche. Sa Colombine, verte et blanche, L’admirait d’un air orgueilleux ; Mais sa paupière était baissée, Et l’on eût dit qu’une pensée Germait en larmes dans ses yeux ! […] Plus
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Un cimetière
Au versant d’un coteau, par-dessus des murs bas, Tout le champ apparaît, et l’on ne croirait pas, Tant les cyprès (dont bien des bastides sont closes) Sont charmants, tant la joie éclate dans les choses, Que ce soit là le sol où les morts sont couchés. Les cyprès par instants, d’un souffle errant penchés, Font […] Plus
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Visite à l’Arsenal de Toulon
La forge retentit de longs fracas d’enclume ; Tout hurle, tout gémit, et, dans l’antre infernal, Sous le soufflet robuste un noir brasier qui fume Est le naissant foyer du splendide idéal. La machine à vapeur, rauque, siffle et s’allume ; L’ouvrier sans repos veille dans l’arsenal… Hors d’ici ! vain poëte, ou jette au […] Plus
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À un inconnu
Qui donc a pu graver ces deux vers de moi, là, Près des flots, sur la porte en fer d’une villa ? Qui que tu sois, passant, merci. Ta main distraite Écrivit ces deux vers sans penser au poète : Tu passais ; tu rêvais ; tu t’assis un moment Pour écouter la brise et […] Plus
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À Victor Hugo
Je ne vous connais pas, ô bien-aimé poète ; Je n’ai pu contempler la fière et noble tête Où les rayons brûlants et doux du divin feu Font germer sans effort la semence de Dieu. Je ne vous connais pas ! cependant j’imagine Si bien votre grand front qu’un éclair illumine ; En votre œuvre, […] Plus
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Bruits du soir
Oh ! l’heure douce et calme, en été, quand décline Le soleil à demi caché par la colline ! Immobiles tantôt, les arbres languissants A présent sont émus par des souffles naissants ; Au bourdonnement lourd de l’heure où l’ombre est tiède Un bruit doux, fait d’appels et de rires, succède ; C’est l’instant où […] Plus
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Exil
J’ai besoin de silence… oh ! ne me parlez pas ! J’écoute au fond de moi le murmure d’un rêve, Et j’entrevois au loin, sous les vapeurs, là-bas, La Provence éclatante et chaude qui s’élève ! Un souffle amer, pesant, me traverse le cœur… Est-ce toi, folle brise ou mistral des collines ? Est-ce vous […] Plus
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La Ferrade
Les taureaux de Camargue, errant à l’aventure, Ardents comme autour d’eux la farouche nature, Heurtant leur corne aiguë au tronc des tamarins, Boivent à pleins naseaux, avec les sels marins, La force et l’âpre orgueil des libertés sauvages, Et parfois, dans les joncs désolés des rivages, On les voit, effarant les oiseaux d’alentour, Beugler vers […] Plus
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La Flourette
La grappe belle et mûre et virginale encore Que baisent seulement la rosée et l’aurore, Garde sur sa peau rose un voile frais et blanc Aux vapeurs d’un miroir qu’on ternit ressemblant. Pour délicatement qu’on le cueille ou le touche, Dès qu’il est effleuré du doigt ou de la bouche, Le fruit pâle, soudain redevenu […] Plus
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L’aire
Sur l’aire, dont on a brûlé l’herbe et les mousses Qui poussèrent, tout l’an, entre les briques rousses, Et dont un parapet décrépi fait le tour, Dès juillet, sous l’azur torride d’un beau jour, On étale l’amas des gerbes déliées, Et les pailles au loin brillent ensoleillées, S’enchevêtrant, croisant leurs mille barbes d’or, Si bien […] Plus