Tristan Corbière
Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né le 18 juillet 1845 à Ploujean et mort le 1ᵉʳ mars 1875 à Morlaix, est un poète français, proche du symbolisme, figure du « poète maudit ».
Les Plus Lus
-
-
0 Votes
Pièce à carreaux
Ah ! si Vous avez à Tolède, Un vitrier Qui vous forge un vitrail plus raide Qu’un bouclier !… A Tolède j’irai ma flamme Souffler, ce soir ; A Tolède tremper la lame De mon rasoir ! Si cela ne vous amadoue : Vais aiguiser, Contre tous les cuirs de Cordoue, on dur baiser : […] Plus
-
-
0 Votes
Rapsodie du sourd
L’homme de l’art lui dit : Fort bien, restonsen là. Le traitement est fait : vous êtes sourd. Voilà Comme quoi vous avez l’organe bien perdu. Et lui comprit trop bien, n’ayant pas entendu. ‘ Eh bien, merci Monsieur, vous qui daignez me rendre La tête comme un bon cercueil. Désormais, à crédit, je pourrai […] Plus
-
0 Votes
Nature morte
Des coucous l’Angelus funèbre A fait sursauter, à ténèbre, Le coucou, pendule du vieux, Et le chathuant, sentinelle, Dans sa carcasse à la chandelle Qui flamboie à travers ses yeux. Ecoute se taire la chouette… Un cri de bois : C’est la brouette De la Mort, le long du chemin … Et, d’un vol joyeux, […] Plus
-
0 Votes
Bonsoir
Et vous viendrez alors, imbécile caillette, Taper dans ce miroir clignant qui se paillette D’un éclis d’or, accroc de l’astre jaune, éteint. Vous verrez un bijou dans cet éclat de tain. Vous viendrez à cet homme, à son reflet mièvre Sans chaleur… Mais, au jour qu’il dardait la fièvre, Vous n’avez rien senti, vous qui […] Plus
-
-
0 Votes
Cris d’aveugle
L’oeil tué n’est pas mort Un coin le fend encor Encloué je suis sans cercueil On m’a planté le clou dans l’oeil L’oeil cloué n’est pas mort Et le coin entre encor Deus misericors Deus misericors Le marteau bat ma tête en bois Le marteau qui ferra la croix Deus misericors Deus misericors Les oiseaux […] Plus
-
1 Vote
À ma jument Souris
Pas d’éperon ni de cravache, N’est-ce pas, Maîtresse à poil gris… C’est bon à pousser une vache, Pas une petite Souris. Pas de mors à ta pauvre bouche : Je t’aime, et ma cuisse te touche. Pas de selle, pas d’étrier : J’agace, du bout de ma botte, Ta patte d’acier fin qui trotte. Va […] Plus
-
0 Votes
À mon chien Pope
– GENTLEMAN-DOG FROM NEW-LAND – Mort d’une balle. Toi : ne pas suivre en domestique, Ni lécher en fille publique ! – Maître-philosophe cynique : N’être pas traité comme un chien, Chien ! tu le veux – et tu fais bien. – Toi : rester toi ; ne pas connaître Ton écuelle ni ton maître. […] Plus
-
0 Votes
À une rose
Rose, rose-d’amour vannée, Jamais fanée, Le rouge-fin est ta couleur, Ô fausse-fleur ! Feuille où pondent les journalistes Un fait-divers, Papier-Joseph, croquis d’artistes : – Chiffres ou vers – Cœur de parfum, montant arôme Qui nous embaume… Et ferait même avec succès, Après décès ; Grise l’amour de ton haleine, Vapeur malsaine, Vent de pastille-du-sérail, […] Plus
-
-
0 Votes
Bonsoir
Sonnet. Et vous viendrez alors, imbécile caillette, Taper dans ce miroir clignant qui se paillette D’un éclis d’or, accroc de l’astre jaune, éteint. Vous verrez un bijou dans cet éclat de tain. Vous viendrez à cet homme, à son reflet mièvre Sans chaleur… Mais, au jour qu’il dardait la fièvre, Vous n’avez rien senti, vous […] Plus
-
0 Votes
Chanson en si
Si j’étais noble Faucon, Tournoierais sur ton balcon… – Taureau : foncerais ta porte… – Vampire : te boirais morte… Te boirais ! – Geôlier : lèverais l’écrou… – Rat : ferais un petit trou… Si j’étais brise alizée, Te mouillerais de rosée… Roserais ! Si j’étais gros Confesseur, Te fouaillerais, ô Ma Sœur ! […] Plus
-
0 Votes
Chapelet
À moi, grand chapelet ! pour égrener mes plaintes, Avec tous les Ave de Sa Perfeccion, Son nom et tous les noms de ses Fêtes et Saintes… Du Mardi-gras jusqu’à la Circoncicion : – Navaja-Dolorès-y-Crucificcion !… – Le Christ avait au moins son éponge d’absinthe… – Quand donc arriverai-je à ton Ascencion !… – Isaac […] Plus