À Mlle S. de L. C

Les saphirs durs et froids, voilés par la buée
De l’orgueilleuse chair, ressemblent à ces yeux
D’où jaillissent de bleus rayons silencieux,
Inquiétants éclairs d’un soir chaud, sans nuée.

Couvrant le front, comme au hasard distribuée,
La chevelure flotte en tourbillons soyeux.
La bouche reste grave et sans moue, aimant mieux
S’ouvrir un peu, de sa fraîcheur infatuée.

Cette bouche immuable et ces cheveux châtains,
Ces yeux, suivant dans l’air d’invisibles lutins,
Ont l’implacable attrait du masque de la Fable.

Mais non ; car dans ces traits placides rien ne ment ;
Et parfois ce regard révèle, en un moment,
La vérité suprême, absolue, ineffable.

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Charles Cros Apprenti Poète

Par Charles Cros

Charles Cros, né le 1ᵉʳ octobre 1842 à Fabrezan et mort le 9 août 1888 dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, est un poète et inventeur français.

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