En la nef de bonne nouvelle

En la nef de bonne nouvelle
Espoir a chargié Reconfort
Pour l’amener, de par la belle,
Vers mon cueur qui l’ayme si fort.
A joye puist venir au port
De desir et, pour tost passer
La mer de Fortune, trouver
Un plaisant vent venant de France
Ou est a present ma maistresse
Qui est ma doulce souvenance
Et le tresor de ma liesse.

Certes, moult suy tenu a elle,
Car j’ay sceu par loyal rapport
Que contre Dangier, le rebelle,
Qui maintesfois me nuist a tort,
Elle veult faire son effort
De tout son povair de m’aidier.
Et pource lui plaist m’envoyer
Ceste nef plaine de plaisance
Pour estoffer la forteresse
Ou mon coeur garde l’esperanoe
Et le tresor de ma liesse.

Pource ma voulenté est telle
Et sera jusques a la mort
De tousjours tenir la querelle
De Loyauté ou mon ressort
J’ay mis ; mon coeur en est d’accort.
Si vueil en ce point demourer
Et souvent Amour mercier,
Qui me fist avoir l’acointance
D’une si loyalle princesse,
En qui puis mettre ma fiance
Et le tresor de ma liesse.

ENVOI

Dieu vueille celle nef garder
Des robeurs escumeurs de mer,
Qui ont a Dangier aliance ;
Car, s’ilz povoient, par rudesse
M’osteroient ma desirance
Et le tresor de ma liesse.

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Charles d'Orléans Apprenti Poète

Par Charles d'Orléans

Charles Iᵉʳ d'Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d'Orléans et de Valois, est un prince connu surtout pour ses œuvres poétiques écrites lors de sa longue captivité anglaise.

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