La poursuivie

Je te poursuis encore sur le versant des songes mais tu glisses de moi comme sable en la main et comme un coquillage invente son mensonge la courbe de ton corps esquive ton dessein

Je te traque et tu fuis Je te perds et tu plonges Les forêts des grands fonds ont d’étranges détours Je marche sur la mer et mon ombre s’allonge sous le soleil obscur et dans l’ombre des tours

Aux plages de fraîcheur que déroule le lit la trace de nos corps s’efface avec le jour Le lit s’enfle et se gonfle aux brises de la nuit Tristan la voile est noire et tu mourras d’amour

Tristan la voile est noire Iseut ne t’aime plus La Belle au Bois s’endort du sommeil de l’hiver Mourir ou bien dormir le flux et le reflux me ramènent toujours aux lieux où j’ai souffert

Mais que le chant du coq à l’aube revenue mais qu’un rai de soleil qu’un pigeon qu’un

appel que le matin léger me rendent l’enfant nue me voici de nouveau le complice du ciel

Sur son front la couronne invisible des Sœurs Tristan la voile est blanche au flot des nébuleuses.

Dans l'océan des mots, chaque commentaire est une vague de Verlaine. Venez créer votre marée.

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