Premier remords

Au temps où je portais des habits de velours,
Eparses sur mon col roulaient mes boucles brunes.
J’avais de grands yeux purs comme le clair des lunes ;
Dès l’aube je partais, sac au dos, les pas lourds.

Mais en route aussitôt je tramais des détours,
Et, narguant les pions de mes jeunes rancunes,
Je montais à l’assaut des pommes et des prunes
Dans les vergers bordant les murailles des cours.

Etant ainsi resté loin des autres élèves,
Loin des bancs, tout un mois, à vivre au gré des rêves,
Un soir, à la maison, craintif, comme j’entrais,

Devant le crucifix où sa lèvre se colle
Ma mère était en pleurs !… O mes ardents regrets !
Depuis, je fus toujours le premier à l’école.

Motifs poétiques

Voter pour ce poème!

Emile Nelligan Apprenti Poète

Par Emile Nelligan

Émile Nelligan, né le 24 décembre 1879 à Montréal et mort le 18 novembre 1941 dans la même ville, est un poète québécois influencé par le mouvement symboliste ainsi que par les grands romantiques.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des voyages. Embarquez avec nous, comme Jules Verne, et écrivez votre aventure.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Les cygnes blancs…

Une étoile de bois…