Légendes

Les horizons cuivrés des suprêmes automnes
Meurent làbas, au loin, dans un carnage d’or.
Où sontils les héros des ballades teutonnes
Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort ?

Ils passaient par les monts, les rivières, les havres,
Les burgs et brusquement ils s’écroulaient, vermeils,
Saignant leurs jours, saignant leurs coeurs, puis leurs cadavres
Passaient dans la légende, ainsi que des soleils.

Ils jugeaient bien et peu la vie : une aventure ;
Avec un mors d’orgueil ils lui bridaient les dents ;
Ils la mataient sous eux comme une âpre monture
Et la tenaient broyée en leurs genoux ardents.

Ils chevauchaient fougueux et roux combien d’années ?
Crevant leur bête et s’imposant au Sort ;
Mon coeur, oh !, les héros des ballades fanées,
Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort !

Les bords de la route

Voter pour ce poème!

Émile Verhaeren Apprenti Poète

Par Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est une danse de l'âme. Enchaînez vos mots, comme un poème de Nijinsky, et dansez avec nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

À M. Le comte, le chevalier et l’abbé de Sade

Entendez-vous gens du viet-nam…