Si morne !

Se replier toujours sur soimême, si morne !
Comme un drap lourd, qu’aucun dessin de fleur n’adorne.

Se replier, s’appesantir et se tasser
Et se toujours, en angles noirs et mats, casser.

Si morne ! et se toujours interdire l’envie
De tailler en drapeaux l’étoffe de sa vie.

Tapir entre les plis ses mauvaises fureurs
Et ses rancoeurs et ses douleurs et ses erreurs.

Ni les frissons soyeux, ni les moires fondantes
Mais les pointes en soi des épingles ardentes.

Oh ! le paquet qu’on pousse ou qu’on jette à l’écart,
Si morne et lourd, sur un rayon, dans un bazar.

Déjà sentir la bouche âcre des moisissures
Gluer, et les taches s’étendre en leurs morsures

Pourrir, immensément emmailloté d’ennui ;
Etre l’ennui qui se replie en de la nuit.

Tandis que lentement, dans les laines ourdies,
De part en part, mordent les vers des maladies.

Les débâcles

La poésie transcende le temps. Écrivez comme Baudelaire, commentez comme Aragon, et laissez votre empreinte.

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