Epilogue

Toi qui as rêvé de cimaises

et exposes au bord du trottoir,

lorsque ton humeur vire au noir,

maniant le pinceau ou la glaise,

(sont-ce des croûtes ? est-ce de l’art ?)

dès lors que les jours te font mal,

étant éternel méconnu,

pour te remonter le moral

tu te rechantes en épilogue

comme une indispensable drogue :

Vincent n’a jamais rien vendu…

Vincent n’a jamais rien vendu…
Et toi, accroché à ta plume,

rêvant d’un public averti

et rabâchant ton amertume

puisqu’au tiroir vont tes écrits,

et te taraudant de questions,

(suis-je auteur ? ou écrivaillon ?)

et voyant fuir avec terreur

les jours, les mois, les ans… les heures,

tu te rechantes en épilogue

comme une indispensable drogue :

Vincent n’a jamais rien vendu…

Vincent n’a jamais rien vendu…
1997

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