Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe

Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe
Le reste de mes ans, ma voix et mes escris,
Mes sanglots, mes souspirs, mes larmes et mes cris :
Rien, rien tenir d’aucun que de toy, je n’advoüe.

Helas ! comment de moy ma fortune se joue !
De toy, n’a pas long temps, Amour, je me suis ris :
J’ay failly, je le voy, je me rends, je suis pris ;
J’ay trop gardé mon coeur ; or je le desadvoüe.

Si j’ay, pour le garder, retardé ta victoire,
Ne l’en traite plus mal : plus grande en est ta gloire ;
Et si du premier coup tu ne m’as abbattu,

Pense qu’un bon vainqueur, et n’ay pour estre grand,
Son nouveau prisonnier, quand un coup il se rend,
Il prise et l’ayme mieux, s’il a bien combatu.

Vingt neuf sonnetz

Ajouter aux favoris 0

Voter pour ce poème!

Etienne De La Boetie Apprenti Poète

Par Etienne De La Boetie

Étienne de La Boétie est un écrivain humaniste et un poète français, né le 1ᵉʳ novembre 1530 à Sarlat et mort le 18 août 1563 à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux. La Boétie est célèbre pour son Discours de la servitude volontaire.

Dans notre jardin de rêves, chaque commentaire est une fleur. Cultivez votre contribution.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le pourtraict

Vignette pour les vignerons