Les Cloches de la Basilique

J’écoutais dans la paix du soir,
Sous la pâleur du ciel mystique,
Les sons pieux que laissent choir
Les cloches de la basilique.

Et j’évoquais au loin leur voix,
A la fois grave et triomphale,
Quand elles sonnaient autrefois
Les angélus de cathédrale,

Au temps heureux, trois fois béni,
Où, dès l’aube, souvent ma mère
Me retrouvait au pied du lit,
Agenouillé sous leur prière.

Combien leur appel familier
Charmait alors mon âme éprise,
Lorsque j’allais, jeune écolier,
M’asseoir à l’ombre de l’église,

Et que, captif de leur doux son,
J’attendais que leur voix se taise,
Pour suivre au loin, à l’horizon,
L’écho de leur chanson française !

C’est qu’en ce temps déjà lointain,
Cloches témoins de tant de choses,
Vous me parliez, soir et matin,
D’un long passé d’apothéoses,

Et du regret que vous aviez
D’un temps de gloire et de conquêtes,
Quand, de par le Roy, vous sonniez
Vos carillons des jours de fêtes,

Et que gaiement, sur le rocher,
Au printemps des jours d’espérance,
Vous annonciez, du vieux clocher,
Le retour des vaisseaux de France.

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Eudore Evanturel

Intéressé très tôt par la poésie, il fréquente des clubs de jeunes écrivains. En octobre 1875, sa pièce Crâne et cervelle est lue devant un public à Québec. L'œuvre, qui raconte l'histoire d'un étudiant en médecine qui dérobe des cadavres pour les disséquer et qui tombe sur la dépouille de sa propre fiancée, fait scandale. La réaction sera tout aussi vive dans les jours suivants avec quelques-uns de ses poèmes publiés dans le journal L'Événement.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Chanson des oiseaux

À Laure