L’extase d’un baiser

Au point que j’expirais, tu m’as rendu le jour

Baiser, dont jusqu’au coeur le sentiment me touche,

Enfant délicieux de la plus belle bouche

Qui jamais prononça les Oracles d’Amour.
Mais tout mon sang s’altère, une brûlante fièvre

Me ravit la couleur et m’ôte la raison ;

Cieux ! j’ai pris à la fois sur cette belle lèvre

D’un céleste Nectar et d’un mortel poison.
Ah ! mon Ame s’envole en ce transport de joie !

Ce gage de salut, dans la tombe m’envoie ;

C’est fait ! je n’en puis plus, Élise je me meurs.
Ce baiser est un sceau par qui ma vie est close :

Et comme on peut trouver un serpent sous des fleurs,

J’ai rencontré ma mort sur un bouton de rose.

La poésie est un feu qui brûle dans l'âme. Venez partager votre flamme, à la manière de Paul Éluard.

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