Hyperbate

poesie

L’hyperbate (substantif féminin), du grec huper (« au-delà, au-dessus ») et bainein (« aller ») soit huperbatos (« inversion »), est une figure de style qui consiste à séparer deux mots normalement assemblés en intercalant un ou plusieurs autres mots ; c’est le fait de prolonger la phrase, par ajout d’un élément qui se trouve ainsi déplacé.

L’hyperbate consiste à renverser l’ordre grammatical des mots.

Souvent une forme de mise en relief de mots, rejetés en fin de phrase, comme des adjectifs placés ainsi en dislocation.

Exemples

Exemple : (Arthur Rimbaud, “Voyelles“) :

<<[…] I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes; […}>>
Grammaticalement parlant, l’expression soulignée serait plus correcte ainsi : “rire de belles lèvres”

  • « Tout ceci est à moi, et les domaines qui palpitent là-dessous. » (Jules Supervielle)
  • « Albe le veut, et Rome ; il leur faut obéir » (Pierre Corneille, Horace, II, 6)
  • « De ceux qui ont fui leur pays, leur roi, leur peuple ; ceux que poursuit la vengeance éperdue de la haine, et les meutes féroces du malheur. » (Max Rouquette, Médée, VI). Ici, l’hyperbate entraîne une syntaxe dont la correction grammaticale n’est, en toute rigueur, pas respectée (accord du verbe poursuivre).

Définition linguistique

L’hyperbate consiste à ajouter un mot ou un syntagme ainsi mis en évidence à une phrase qui paraît finie (Dupriez, Gradus). Elle organise un brouillage syntaxique dans lequel des auteurs ont vu la preuve qu’il s’agit moins d’une figure de style que d’une possibilité du langage voire un défaut (voir chapitre historique de la notion).

La rhétorique latine la nommait disiunctio, « disjonction ». Parfois confondue avec l’inversion, elle est selon Roman Jakobson la séparation de deux mots unis par la syntaxe, quand par exemple la proposition relative est éloignée de la principale antécédente :

« Quelques braves gens mourraient, dont c’était le métier »

— Marguerite Yourcenar, L’œuvre au noir

C’est une figure rare au niveau littéraire en français, où l’ordre des mots est signifiant, plus fréquente dans les langues flexionnelles (langues slaves, latin, grec). Louis-Ferdinand Céline l’utilise très souvent.

En général, elle se présente comme une coordination (à l’aide de la conjonction et) qui prolonge la pensée ou l’idée :

« À huit heures la chaleur commence et les fulgurations »

— Maurice Barrès

La conjonction et introduit ici un sujet supplémentaire du verbe « commence », les fulgurations qui prolonge l’image.

Un signe de ponctuation comme la virgule peut toutefois amener la figure :

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
— Paul Verlaine, Sagesse

Genres concernés

Très employée dans les portraits et descriptions, à des fins de retardement de l’action ou de l’idée, on la retrouve volontiers dans les écrits de saint Simon et chez les moralistes : elle permet en effet de placer des commentaires et des jugements moraux de l’auteur sur les portraits et les éthopées peints par le narrateur.

Figure très courante dans la langue latine, on la retrouve dans des textes d’imitation comme les pastiches.

 

Source: Wikipedia

LaPoésie.org Apprenti Poète

Par LaPoésie.org

Le secret pour bien vivre et longtemps est : manger la moitié, marcher le double, rire le triple et aimer sans mesure.

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