Dieu ! que je suis heureux quand je baise à loisir

Dieu ! que je suis heureux quand je baise à loisir
Le pourpre soupirant de tes lèvres mollettes,
Quand nous faisons frayer le bout de nos languettes
D’une humide rencontre, ô Dieu, que de plaisir !

Dieu ! que je suis heureux quand, ardent de désir,
Je sens à petits flots les humeurs doucelettes
De ta langue couler sur tes lèvres pourprettes ;
D’un doux ravissement lors je me sens saisir,

Ton âme doucement se glisse dans la mienne,
Secrètement la mienne entre dedans la tienne,
Seule dans moi tu vis, je vis seul dedans toi,

Par ce baiser mignard qui nos âmes assemble.
Dieu, faites que toujours elle vive dans moi
Comme je vis dans elle, et que mourions ensemble !

Les poèmes sont des trésors cachés. Partagez les vôtres, comme Éluard partageait ses rêves.

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