Sous le soc…

Sous le soc de ton doux regard d’acier

mon oœur a remué

et dans cette terre labourée

la fleur de l’adieu s’est mise à crier

Aujourd’hui

dans la même ville

la ville où nous nous sommes quittés

je suis le seul à voir ta statue

place de la
Disparition

Déjà des milliers de jours ont passé

depuis le dernier jour où je t’ai embrassée

et parfois je me regarde dans la glace

sans avoir le courage de me raser

Et ça tombe toujours un lundi

le lundi les coiffeurs sont fermés

et je m’ennuie

Alors j’ouvre la fenêtre

et je t’appelle

et tu es là

avec un rasoir d’or et un blaireau d’argent

et la grande baignoire de ton dernier amanj

dans sa quarante chevaux du tonnerre et du vent

Je te rejoins

et je me rase comme aucun prince ne s’est jamais rasé

et je me baigne à cent cinquante à l’heure

comme personne au monde

sauf ceux à qui pareille chose déjà est arrivée

ne s’est jamais baigné

Je ne te demande même pas où nous allons

et ce n’est pas par discrétion

mais parce que je sais bien

que tu n’en sais rien

Et comme toujours tu me poses des devinettes

tu me demandes quel jour la mort est née

ou si la vie un jour doit mourir tout à fait

tu me demandes pourquoi je ris

et comment nous nous sommes quittés

Un homme à particule est assis au volant

c’est à lui la voiture

il ne sait pas qui au juste est dedans

Et moi mes mains pleines de savon je les lui plaque sur les yeux
Coucou qui est là
Et la voiture fait un tel bond que…
Mais il y aura toujours un trou dans la muraille de l’hiver pour revoir le plus bel été

Dans la ferraille tordue brisée le sang giclé

un feu de joie a éclaté

Et sans qu’on les appelle

les souvenirs heureux viennent répondre présent

et reprendre leur place au coin du feu vivant

Le temps ne sait pas l’heure l’heure ne dit pas le temps

Un jour un éclair de chaleur tous les deux nous a traversés heureuse cicatrice du bonheur qui pourrait jamais l’effacer.

Les mots sont les pierres précieuses de la poésie. Partagez les vôtres ici.

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