Ode du premier jour de mai

Laissons le lit et le sommeil,
Cette journée :
Pour nous l’aurore au front vermeil
Est déjà née.
Or que le ciel est le plus gai
En ce gracieux mois de mai,
Aimons, mignonne;
Contentons notre ardent désir :
En ce monde n’a du plaisir
Qui ne s’en donne.

Viens, belle, viens te promener
Dans ce bocage;
Entends les oiseaux jargonner
De leur ramage.
Mais écoute comme sur tous
Le rossignol est le plus doux,
Sans qu’il se lasse.
Oublions tout deuil, tout ennui
Pour nous réjouir comme lui :
Le temps se passe.

Ce vieillard, contraire aux amants,
Des ailes porte,
Et, en fuyant, nos meilleurs ans
Bien loin emporte.
Quand ridée un jour tu seras,
Mélancolique, tu diras :
J’étais peu sage,
Qui n’usai point de la beauté
Que sitôt le temps a ôté
De mon visage.

Laissons ce regret et ce pleur
A la vieillesse ;
Jeunes, il faut cueillir la fleur
De la jeunesse.
Or que le ciel est le plus gai,
En ce gracieux mois de mai,
Aimons, mignonne :
Contentons notre ardent désir :
En ce monde n’a du plaisir
Qui ne s’en donne.

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Par Jean Passerat

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