Ô trois et quatre fois malheureuse la terre

Ô trois et quatre fois malheureuse la terre
Dont le prince ne voit que par les yeux d’autrui,
N’entend que par ceuxlà qui répondent pour lui,
Aveugle, sourd et muet plus que n’est une pierre !

Tels sont ceuxlà, Seigneur, qu’aujourd’hui l’on resserre
Oisifs dedans leur chambre, ainsi qu’en un étui,
Pour durer plus longtemps, et ne sentir l’ennui
Que sent leur pauvre peuple accablé de la guerre.

Ils se paissent enfants de trompes et canons,
De fifres, de tambours, d’enseignes, gonfanons,
Et de voir leur province aux ennemis en proie.

Tel était celuilà, qui du haut d’une tour,
Regardant ondoyer la flamme tout autour,
Pour se donner plaisir chantait le feu de Troie.

Les Regrets

Les poèmes sont des voyages. Embarquez avec nous, comme Jules Verne, et écrivez votre aventure.

Laisser un commentaire