Quand je vois ces seigneurs qui l’épée et la lance

Sonnet CXII.

Quand je vois ces seigneurs qui l’épée et la lance
Ont laissé pour vêtir ce saint orgueil romain,
Et ceux-là qui ont pris le bâton en la main
Sans avoir jamais fait preuve de leur vaillance :

Quand je les vois, Ursin, si chiches d’audience
Que souvent par quatre huis on la mendie en vain :
Et quand je vois l’orgueil d’un camérier hautain,
Lequel ferait à Job perdre la patience :

Il me souvient alors de ces lieux enchantés
Qui sont en Amadis et Palmerin chantés,
Desquels l’entrée était si chèrement vendue.

Puis je dis : Ô combien le palais que je vois
Me semble différent du palais de mon roi,
Où l’on ne trouve point de chambre défendue !

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