Ô toi, que mon amour profond…

A Herminie.

Ô toi, que mon amour profond et sans mélange
Formé de ton image et de ton souvenir,
Avait su distinguer en l’auguste phalange
Des jeunes beautés dont nous faisons notre ange
Pour nous guider dans l’avenir,

Toi que tout rappelait à mon âme inquiète,
Et dont l’âme sans cesse assise auprès de moi,
Me dérobait du temps, qu’à présent je regrette,
Le cours lent à mes voeux, quand la bouche muette,
Je ne pouvais penser qu’à toi,

Qu’astu fait loin de moi, tu fuis, et ton sourire
Vers moi se tourne encor, adorable et moqueur,
Tu sais ce que toujours, toutpuissant, il m’inspire,
Tu l’adresses, hélas ! il me paraît me dire :
Je te quitte de gaîté de coeur !

Tu me railles, méchante, ah ! de ta moquerie,
Si tu voyais combien l’aiguillon me fait mal,
Ce qu’à l’âme, il me met de douleur, de furie !
D’amour ! tu cesserais ta vile fourberie !…
Mais non ! cela t’est bien égal !

C’est trop te demander pars, fuis où bon te semble ;
Ailleurs, vat’en verser la joie et le plaisir ;
Cherche un autre amant ; Dieu fasse qu’il me ressemble !…
Nous pouvions dans l’amour vivre longtemps ensemble…
Seul, dans l’ennui, je vais mourir !

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Jules Verne Apprenti Poète

Par Jules Verne

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du XIXᵉ siècle.

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À Ulric G