Révolte

Car les bois ont aussi leurs jours d’ennui hautain ;
Et, las de tordre au vent leurs grands bras séculaires ;
S’enveloppent alors d’immobiles colères ;
Et leur mépris muet insulte leur destin.

Ni chevreuils, ni ramiers chanteurs, ni sources claires.
La forêt ne veut plus sourire au vieux matin,
Et, refoulant la vie aux plaines du lointain,
Semble arborer l’orgueil des douleurs sans salaires.

Ô bois ! Premiers enfants de la terre, grands bois !
Moi, dont l’âme en votre âme habite et vous contemple,
Je sens les piliers prêts à maudire le temple.

Un jour, demain peutêtre, arbres aux longs abois !
Quand le banal printemps ramènera nos fêtes,
Tous, vous resterez noirs, des racines aux faîtes !

Poëmes et poésies

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Léon Dierx Apprenti Poète

Par Léon Dierx

Marais Victor Léon Dierx, né à Saint-Denis de La Réunion le 31 mars 1838 et mort à Paris le 11 juin 1912, est un poète parnassien et peintre français.

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C’était à la fin…

La Blanche Neige