Immortalité

C’était au lieu d’un chêne une forêt nouvelle.

VICTOR DE LAPRADE
Le chêne dans sa chute écrase le roseau,

Le torrent dans sa course entraîne l’herbe folle ;

Le passé prend la vie, et le vent la parole,

La mort prend tout : l’espoir et le nid et l’oiseau.
L’astre s’éteint, la voix expire sur les lèvres,

Quelqu’un ou quelque chose à tout instant s’en va.

Ce qui brûlait le cœur, ce que l’âme rêva,

Tout s’efface : les pleurs, les sourires, les fièvres.
Et cependant l’amour triomphe de l’oubli ;

La matière que rien ne détruit se transforme ;

Le gland semé d’hier devient le chêne énorme,

Un monde nouveau sort d’un monde enseveli.
Comme l’arbre, renaît le passe feuille à feuille,

Comme l’oiseau, le cœur retrouve sa chanson ;

L’âme a son rêve encore et le champ sa moisson,

Car ce que l’homme perd, c’est Dieu qui le recueille.
Champollon, septembre 18…

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Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

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