Le Potowatomis

Il est là sombre et fier ; sur la forêt immense,
Où ses pères ont vu resplendir leur puissance,
Son oeil noir et perçant lance un regard amer.
La terre vers le ciel jette ses voix sublimes,
Et les pins verdoyants courbent leurs hautes cimes
Ondoyantes comme la mer.

Mais le vent souffle en vain dans la forêt sonore ;
En vain le rossignol, en saluant l’aurore,
Fait vibrer dans les airs les notes de son chant ;
Car l’enfant des forêts, toujours pensif et sombre,
Regarde sur le sable ondoyer la grande ombre
De l’étendard de l’homme blanc.

Aux bords des lacs géants, sur les hautes montagnes,
De la croix, de l’épée invincibles compagnes,
Les pioniers français ont porté les rayons.
L’enfant de la forêt, reculant devant elle,
En frémissant a vu ces deux reines nouvelles
Tracer leurs immortels sillons.

Son coeur ne connaît plus qu’un seul mot : la vengeance.
Et quand son oeil noir voit l’étendard de la France,
On lit dans son regard tout un drame sanglant ;
Et quand il va dormir au bord des larges grèves,
Il voit toujours passer au milieu de ses rêves
Une croix près d’un drapeau blanc.

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Par Octave Crémazie

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