Epistre à Mr Sarazin

Sarrasin,
Mon voisin,
Cher amy,
Qu’à demy
Je ne voy,
Dont, ma foy,
J’ay dépit
Un petit,
N’estu pas
Barrabas,
Basiris,
Phalaris,
Ganelon
Le félon,
De sçavoir
Mon manoir
Peu distant,
Et pourtant
De ne pas,
De ton pas
Ou de ceux
De tes deux
Chevaux gris
Mal nouris,
Y venir
Réjouir,
Par des dits
Esbaudits,
Un pauvret
Tres maigret,
Au col tors,
Dont le corps
Tout tortu,
Tout bossu,
Surrané,
Décharné
Est reduit,
Jour & nuit,
A souffrir,
Sans guerir,
Des tourmens
Vehemens ?
Si Dieu veut,
Qui tout peut,
Dés demain
Mal S.Main
Sur ta peau
Bien & beau
S’étendra
Et fera
Tout ton cuir
Convertir
En farcin.
Lors, mal sain
Et poury,
Bien marry
Tu seras
Et verras
Si j’ay tort
D’estre fort
En émoy
Contre toy.
Mais pourtant,
Repentant,
Si tu viens
Et te tiens
Un moment
Seulement
Avec nous,
Mon courroux
Finira,
Et caetera.

Voter pour ce poème!

Paul Scarron Apprenti Poète

Par Paul Scarron

Le Poète Paul Scarron, écuyer et seigneur de Fougerest, Beauvais et La Rivière né le 4 juillet 1610 à Paris et décédé le 6 octobre 1660 à Paris, est un écrivain français contemporain du règne de Louis XIII et du début de celui de Louis XIV. Son ouvrage le plus connu est Le Roman comique.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des échappatoires vers d'autres mondes. Ouvrez une porte, comme le faisait Saint-Exupéry, et entrez.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La ravine Saint-Gilles

Conclusion des beautés d’Amaranthe