Hélas ! si tu prens garde aux erreurs que j’ay faites

Hélas ! si tu prens garde aux erreurs que j’ay faites,
Je l’advouë, ô Seigneur ! mon martyre est bien doux :
Mais, si le sang de Christ a satisfait pour nous,
Tu decoches sur moi trop d’ardentes sagettes.

Que me demandestu ? mes oeuvres imparfaites,
Au lieu de t’adoucir, aigriront ton courroux ;
Soymoy donc pitoyable, ô Dieu ! père de tous,
Car où pourrayje aller si plus tu me rejettes ?

D’esprit triste et confus, de misere accablé,
En horreur à moymesme, angoisses et troublé,
Je me jette à tes piés ; soymoy doux et propice !

Ne tourne point les yeux sur mes actes pervers,
Ou, si tu les veux voir, voyles teins et couvers
Du beau sang de ton fils, ma grace et ma justice.

Recueil :

Philippe Desportes Apprenti Poète

Par Philippe Desportes

Philippe Desportes, né à Chartres en 1546 et mort à l'abbaye Notre-Dame de Bonport le 5 octobre 1606, est un poète baroque français. Surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, il fut abbé de Tiron, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État.

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