Je l’aimais par dessein la connaissant volage

Je l’aimais par dessein la connaissant volage,
Pour retirer mon coeur d’un lien fort dangereux,
Aussi que je voulais n’être plus amoureux
En lieu que le profit n’avançât le dommage.

Je durais quatre mois avec grand avantage,
Goûtant tous les plaisirs d’un amant bienheureux,
Mais en ces plus beaux jours, ô destins rigoureux,
Le devoir me força de faire un long voyage.

Nous pleurâmes tous deux, puis quand je fus parti,
Son coeur naguère mien fut ailleurs diverti,
Un revint, et soudain lui voilà ralliée.

Amour, je ne m’en veux ni meurtrir ni blesser,
Car pour dire entre nous, je puis bien confesser
Que plus d’un mois devant je l’avais oubliée.

Odes

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Philippe Desportes Apprenti Poète

Par Philippe Desportes

Philippe Desportes, né à Chartres en 1546 et mort à l'abbaye Notre-Dame de Bonport le 5 octobre 1606, est un poète baroque français. Surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, il fut abbé de Tiron, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État.

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