Je l’aimais par dessein la connaissant volage

Je l’aimais par dessein la connaissant volage,
Pour retirer mon coeur d’un lien fort dangereux,
Aussi que je voulais n’être plus amoureux
En lieu que le profit n’avançât le dommage.

Je durais quatre mois avec grand avantage,
Goûtant tous les plaisirs d’un amant bienheureux,
Mais en ces plus beaux jours, ô destins rigoureux,
Le devoir me força de faire un long voyage.

Nous pleurâmes tous deux, puis quand je fus parti,
Son coeur naguère mien fut ailleurs diverti,
Un revint, et soudain lui voilà ralliée.

Amour, je ne m’en veux ni meurtrir ni blesser,
Car pour dire entre nous, je puis bien confesser
Que plus d’un mois devant je l’avais oubliée.

Odes

Les mots sont des étoiles qui illuminent notre ciel littéraire. Ajoutez votre lumière, comme Claudel.

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