Hymen

A chaque fois que leur repli ramène à leur néant les mondes S’annule un cycle de naissance en même temps qu’il s’accomplit Le Soi S’obture et Se consume en son foyer d’inexistence Centrant le disque d’un hymen redevenu imperforé

L’Hymne éternelle qui Se loue en écho de sa propre absence Lorsque l’orchestre de l’abîme a déployé tous ses confins Atteint la cime et le seuil noir où son essor vers le silence Trouve en deçà du premier son sa récompense dans le Rien

Comme devant la vierge nue tremble l’amant et s’interroge Sur la pudeur dont il ne sait qui d’elle ou lui s’en éblouit Ainsi le Soi que son éclat semble aveugler de son essence Ne sait quel gouffre l’y intègre ou quel oubli l’évanouit

Ce dont la vierge ne sait rien l’origine l’attend en elle

C’est à l’homme que le dérobe un glacis d’immobilité

Le Soi de même est devant Soi ce gouffre avant après les mondes

Dont le désir ne naît en lui qu’après l’avoir annihilé

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