L’homme et le Temps

Le soir
Le monde est creux

A peine une lumière

L’éclat d’une main sur la terre

Et d’un front blanc sous les cheveux

Une porte du ciel s’ouvre
Entre deux troncs d’arbre

Le cavalier perdu regarde l’horizon

Tout ce que le vent pousse

Tout ce qui se détache

Se cache

Et disparaît

Derrière la maison

Alors les gouttes d’eau tombent

Et ce sont des nombres
Qui glissent

Au revers du talus de la mer

Le cadran dévoilé

L’espace sans barrières
L’homme trop près du sol

L’oiseau perdu dans l’air

Pierre Reverdy

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