Amitié de femme

À Madame L. sur son album.

Amitié, doux repos de l’âme,
Crépuscule charmant des cœurs,
Pourquoi dans les yeux d’une femme
As-tu de plus tendres langueurs ?

Ta nature est pourtant la même !
Dans le cœur dont elle a fait don
Ce n’est plus la femme qu’on aime,
Et l’amour a perdu son nom.

Mais comme en une pure glace
Le crayon se colore mieux,
Le sentiment qui le remplace
Est plus visible en deux beaux yeux.

Dans un timbre argentin de femme
Il a de plus tendres accents :
La chaste volupté de l’âme
Devient presque un plaisir des sens.

De l’homme la mâle tendresse
Est le soutien d’un bras nerveux,
Mais la vôtre est une caresse
Qui frissonne dans les cheveux.

Oh ! laissez-moi, vous que j’adore
Des noms les plus doux tour à tour,
O femmes, me tromper encore
Aux ressemblances de l’amour !

Douce ou grave, tendre ou sévère,
L’amitié fut mon premier bien :
Quelque soit la main qui me serre,
C’est un cœur qui répond au mien.

Non, jamais ma main ne repousse
Ce symbole d’un sentiment ;
Mais lorsque la main est plus douce,
Je la serre plus tendrement.

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Alphonse de Lamartine Apprenti Poète

Par Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine, de son nom complet Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869 est un poète, romancier, dramaturge français, ainsi qu'une personnalité politique qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.

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