Plainte

Mets les mains sur mon front où tout l’humain orage
Lutte comme un oiseau,
Et perpétue, ainsi qu’au creux des coquillages,
Le tumulte des eaux.

Ferme mes yeux afin qu’ils soient clos et tranquilles
Comme au fond du sommeil,
Et qu’ils ne sachent plus quand passent sur la ville
La lune et le soleil.

Parle-moi de la mort, du songe qu’on y mène,
De l’éternel loisir,
Où l’on ne sait plus rien de l’amour, de la haine,
Ni du triste plaisir ;

Reste, voici la nuit, et dans l’ombre croissante
Je sens rôder la peur ;
— Ah ! laisse que mon âme amère et bondissante
Déferle sur ton coeur…

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Anna de Noailles Apprenti Poète

Par Anna de Noailles

La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et une romancière française, d'origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933.

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LeNy
LeNy
Invité

Très beau poème

Tard dans la vie

L’offrande à la nature