Escollier de Merencolie

Escollier de Merencolie,
A l’estude je suis venu,
Lettres de mondaine clergie (1)
Espelant a tout ung festu,
Et moult fort m’y treuve esperdu.
Lire n’escripre ne sçay mye,
Dez verges de Soussy batu,
Es derreniers jours de ma vie.

Pieça, en jennesse fleurie,
Quant de vif entendement fu,
J’eusse apris en heure et demye
Plus qu’à present ; tant ay vesqu
Que d’engin je me sens vaincu ;
On me deust bien, sans flaterie,
Chastier, despoillié tout nu,
Es derreniers jours de ma vie.

Que voulez vous que je vous die ?
Je suis pour ung asnyer tenu,
Banny de Bonne Compaignie,
Et de Nonchaloir retenu
Pour le servir. Il est conclu !
Qui voudra, pour moy estudie :
Trop tart je m’y suis entendu,
Es derreniers jours de ma vie.

ENVOI

Se j’ay mon temps mal despendu,
Fait l’ay par conseil de Follye ;
Je m’en sens et m’ens suis sent
Es derreniers jours de ma vie.

1. Clergie : Instruction.

Voter pour ce poème!

Charles d'Orléans Apprenti Poète

Par Charles d'Orléans

Charles Iᵉʳ d'Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d'Orléans et de Valois, est un prince connu surtout pour ses œuvres poétiques écrites lors de sa longue captivité anglaise.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poètes sculptent la réalité avec des mots. Devenez un sculpteur, tel un Rodin du commentaire.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Tout s’en allait…

Le bord de l’eau