Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici

Sonnet LX.

Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici
Les louanges du roi, ni la gloire de Guise,
Ni celle que se sont les Châtillons acquise,
Ni ce temple sacré au grand Montmorency.

N’y penser voir encor le sévère sourcil
De Madame Sagesse, ou la brave entreprise
Qui au ciel, aux démons, aux étoiles s’est prise,
La fortune, la mort, et la justice aussi,

De l’or encore moins, de lui je ne suis digne :
Mais bien d’un petit chat j’ai fait un petit hymne,
Lequel je vous envoie: autre présent je n’ai.

Prenez-le donc, Seigneur, et m’excusez, de grâce,
Si pour le bal ayant la musique trop basse,
Je sonne un passepied ou quelque branle gai.

Voter pour ce poème!

Joachim du Bellay Apprenti Poète

Par Joachim du Bellay

Joachim du Bellay ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1ᵉʳ janvier 1560 à Paris.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie se nourrit de vos réflexions. Laissez un peu de vous sur nos pages.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Se fâcher tout le jour d’une fâcheuse chasse

Si après quarante ans de fidèle service