Strophes

N’a-t-on pas épuisé la coupe de la haine !
Est-il encore des noms qui n’aient été flétris ;
Des malheurs respectés par la foule inhumaine,
Et que n’ait pas frappés la verge du mépris ?

Est-il un citoyen, dans la France en délire,
Dont la gloire ou l’honneur n’ait pas subi d’affront
Un héros, qui n’ait vu tomber sous la satyre,
Le laurier qui cachait les rides de son front !

Non ! l’injure atteint tout : on jette aux gémonies
Les dieux, les rois déchus et les rois couronnés,
Les tribuns, les guerriers, les sublimes génies,
Les vaincus, les vainqueurs l’un par l’autre entraînés.

Le pouvoir qui succède au pouvoir qui s’écroule,
Par le peuple en démence est soudain renversé ;
Et les rugissements échappés de la foule
Accusent le présent, et souillent le passé.

Telle au pied de l’Etna, quand son sommet s’allume,
Une terre nouvelle apparaît tout-à-coup ;
Mais le feu l’a créée, et le feu la consume,
Et les flots de la lave anéantissent tout.

Voter pour ce poème!

Louise Colet Apprenti Poète

Par Louise Colet

Louise Colet, née Révoil de Servannes à Aix-en-Provence le 15 septembre 1810 et morte à Paris le 8 mars 1876, est une poétesse et écrivaine française.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie, c'est l'expression de l'âme. Exprimez-vous dans les commentaires.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Souviens-toi de moi

Un cœur brisé