À Mademoiselle Serment

Madrigal.

Mes deux mains a l’envi disputent de leur gloire,
Et dans leurs sentiments jaloux
Je ne sais ce que j’en dois croire.
Philis, je m’en rapporte à vous,
Réglez mon amour par le vôtre :
Vous savez leurs honneurs divers,
La droite a mis au jour un million de vers ;
Mais votre belle bouche a daigné baiser l’autre ;
Adorable Philis, peut-on mieux décider,
Que la droite lui doit céder ?

(Réponse de Mademoiselle Serment.)

Si vous parlez sincèrement
Lorsque vous préférez la main gauche à la droite,
De votre jugement je suis mal satisfaite.
Le baiser le plus doux ne dure qu’un moment ;
Un million de vers dure éternellement,
Quand ils sont beaux comme les vôtres :
Mais vous parlez comme un amant,
Et peut-être comme un Normand ;
Vendez vos coquilles à d’autres.

Voter pour ce poème!

Nérée Beauchemin Apprenti Poète

Par Pierre Corneille

Pierre Corneille, aussi appelé « le Grand Corneille » ou « Corneille l'aîné », né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1ᵉʳ octobre 1684 à Paris, est un dramaturge et poète français du XVIIᵉ siècle.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre commentaire est la bougie qui éclaire notre obscurité poétique. Illuminez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

À la marquise de B. A. T

À M. de Scudéry