Tu te moques, jeune ribaude

Tu te moques, jeune ribaude :
Si j’avais la tête aussi chaude
Que tu es chaude sous ta cotte,
Je n’aurais besoin de calotte,
Non plus qu’à ton ventre il ne faut
De pelisson, tant il est chaud.

Tous les charbons ardents
Allument là-dedans
Le plus chaud de leur braise ;
Un feu couvert en sort,
Plus fumeux et plus fort
Que l’air d’une fournaise.

J’ai la tête froide et gelée,
D’avoir ma cervelle écoulée
A ce limonier, par l’espace
De quatre ans, sans m’en savoir grâce,
Et lui voulant vaincre le cul,
Moi-même je me suis vaincu.

Ainsi, le fol sapeur
Au fondement trompeur
D’un Boulevard s’arrête,
Quand le faix, tout soudain
Ebranlé de sa main,
Lui écrase la tête.

Voter pour ce poème!

Pierre de Ronsard Apprenti Poète

Par Pierre de Ronsard

Pierre de Ronsard, est un des poètes français les plus importants du XVIᵉ siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Le silence est l'ennemi de la poésie. Libérez votre voix, comme Baudelaire dans un jardin des mots.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Ô ma douce moitié

À Aurore