Ha pensers trop pensés

Ha pensers trop pensés, donnez quelque repos
Quelque trêve à mon âme, et d’espérances vaines
Favorisez au moins mes emprises hautaines,
Et me faites changer quelquefois de propos !

Vous sucez à longs traits la moelle de mes os,
Vous me séchez les nerfs, le poumon et les veines,
Vous m’altérez le sang, et d’un monde de peines
Fertile renaissant, vous me chargez le dos.

Si je suis à cheval, vous vous jettez en croupe,
Si je vogue sur mer, vous êtes sur la poupe,
Si je vais par les champs, vous talonnez mes pas.

Ha pensers trop pensés, si vous n’avez envie
De me laisser goûter les douceurs de la vie,
Avancez je vous prie l’heure de mon trépas !

Voter pour ce poème!

Rémy Belleau Apprenti Poète

Par Rémy Belleau

Rémy Belleau, né à Nogent-le-Rotrou en 1528, mort à Paris le 6 mars 1577, est un poète français de la Pléiade.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Embrasse-moi, mon cœur

Je me suis affranchi de prison