Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre

Sonnet IX.

Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre
Les tours, et les chasteaux qui transpercent les Cieux,
Ce qui a renversé les palais orgueilleux,
Les sceptres indomptez eslevez par la guerre.

Ce n’est pas l’ennemy qui un gros camp asserre,
Menace et vient de loin, redouté, furieux :
Ce sont les citoyens, esmeuz, armés contr’eux !
Le bourgeois mutiné qui soy mesme s’enferre.

Tous mes autres haineux m’attaquans n’avoyent peu
Consommer mon espoir, comme font peu à peu
Le débat de mes sens, mon courage inutile.

Mes soupirs eschauffez, mes désirs insolents,
Mes regrets impuissants, mes sanglots violents,
Qui font de ma raison une guerre civile.

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Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

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