Je confesse, j’eu tort

Sonnet XCIII.

Je confesse, j’eu tort, quand d’un accent amer
Sans feindre j’esclatay mes passions sans feinte,
Je devoy retenir ceste douleur esteincte
Sans prodiguer ainsi les nymphes dans la mer.

Mais quoi ! ma passion est trop forte à charmer
Pour défendre à mes vers de l’avoir tant dépeinte,
Sinon que pour nourrir l’espérance sans crainte
Vous me donnez de quoy bien rire, et bien aymer.

Vous verriez mignarder une Vénus pudique,
Mille cupidonneaux, et ma fureur tragique,
Et mon luc et ma muse auront un autre but.

Diane, essayez donc si je sçauroy escrire,
Folastre fredonner, de la muse, et du luth,
Un plaisir de l’amour aussi bien qu’un martire.

Voter pour ce poème!

Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Laissez-vous emporter par le flux de la créativité. Écrivez, commentez, partagez.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Je brûle avec mon âme

Larmes