Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon visage

Sonnet XCIV.

Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon visage,
Vous le verriez sanglant, transpercé mille fois,
Tout brûlé, crevassé, vous seriez sans ma voix
Forcée à me pleurer, et briser votre rage.

Si ces maux n’apaisaient encor votre courage
Vous feriez, ma Diane, ainsi comme nos rois,
Voyant votre portrait souffrir les mêmes lois
Que fait votre sujet qui porte votre image.

Vous ne jetez brandon, ni dard, ni coup, ni trait,
Qui n’ait avant mon coeur percé votre portrait.
C’est ainsi qu’on a vu en la guerre civile

Le prince foudroyant d’un outrageux canon
La place qui portait ses armes et son nom,
Détruire son honneur pour ruiner sa ville.

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Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

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