À Théophile Gautier

Quand sa chasse est finie,

Le poëte oiseleur

Manie

L’outil du ciseleur.
Car il faut qu’il meurtrisse,

Pour y graver son pur

Caprice,

Un métal au cœur dur.
Pas de travail commode !

Tu prétends, comme moi,

Que l’Ode

Garde sa vieille loi,
Et que, brillant et ferme,

Le beau rhythme d’airain

Enferme

L’idée au front serein.
Car toi qui, fou d’extase,

Mènes par les grands cieux

Pégase,

Le cheval aux beaux yeux ;
Toi qui sur une grève

Sais prendre en ton réseau

Le Rêve,

Comme un farouche oiseau ;
Maître, qui nous enseignes

L’amour du vert laurier,

Tu daignes

Être un bon ouvrier.
Mai 1856.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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