La Muse

La muse est un oiseau, disait un maître ancien.

Auguste Vacquerie.
Près du ruisseau, sous la feuillée,

Menons la Muse émerveillée

Chanter avec le doux roseau,

Puisque la Muse est un oiseau.
Puisque la Muse est un oiseau,

Gardons que quelque damoiseau

N’apprenne ses chansons nouvelles

Pour aller les redire aux belles.
Un méchant aux plus fortes ailes

Tend mille pièges infidèles.

Gardons-la bien de son réseau,

Puisque la Muse est un oiseau.
Puisque la Muse est un oiseau,

Empêchons qu’un fatal ciseau

Ne la poursuive et ne s’engage

Dans les plumes de son corsage.
Mère, veillez bien sur la cage

Où la Muse rêve au bocage.

Veillez en tournant le fuseau,

Puisque la Muse est un oiseau.
Avril 1844.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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