L’Étang Mâlo

Quand le froid de la mort enveloppe cette

argile souffrante, où va l’âme immortelle ?

Byron.
Il est un triste lac à l’eau tranquille et noire

Dont jamais le soleil ne vient broder la moire,

Et dont tous les oiseaux évitent les abords.

Un chêne vigoureux a grandi sur ses bords,

Et, courbé par le Temps jusqu’aux ondes, étale

Sur la cime des flots sa masse horizontale.

Son feuillage muet se tait malgré le vent ;

Le nymphaea, l’iris, le nénufar mouvant,

Le bleu myosotis et la pervenche sombre

Penchent étiolés, ou meurent sous cette ombre.

Ainsi, quand sur le coeur, dans sa jeune saison,

Amour ! tu fais tomber ta large frondaison

Et tes rameaux géants dont le fardeau l’accable,

Tout s’étiole et meurt sous ton ombre implacable.
Août 1844.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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