Sculpteur, cherche avec soin …

Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase,

Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ;

Cherche longtemps sa forme et n’y retrace pas

D’amours mystérieux ni de divins combats.

Pas d’Héraklès vainqueur du monstre de Némée,

Ni de Cypris naissant sur la mer embaumée ;

Pas de Titans vaincus dans leurs rébellions,

Ni de riant Bacchus attelant les lions

Avec un frein tressé de pampres et de vignes ;

Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes

Sous l’ombre des lauriers en fleurs, ni d’Artémis

Surprise au sein des eaux dans sa blancheur de lys.

Qu’autour du vase pur, trop beau pour la Bacchante,

La verveine mêlée à des feuilles d’acanthe

Fleurisse, et que plus bas des vierges lentement

S’avancent deux à deux, d’un pas sûr et charmant,

Les bras pendant le long de leurs tuniques droites

Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites.
Février 1846.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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