À monsieur Fontaney

Quot libras in duce summo ?
JUVENAL.

C’est une chose grande et que tout homme envie
D’avoir un lustre en soi qu’on répand sur sa vie,
D’être choisi d’un peuple à venger son affront,
De ne point faire un pas qui n’ait trace en l’histoire,
Ou de chanter les yeux au ciel, et que la gloire
Fasse avec un regard reluire votre front.

Il est beau de courir par la terre usurpée,
Disciplinant les rois du plat de son épée,
D’être Napoléon, l’empereur radieux ;
D’être Dante, à son nom rendant les voix muettes.
Sans doute ils sont heureux les héros, les poètes,
Ceux que le bras fait rois, ceux que l’esprit fait dieux !

Il est beau, conquérant, législateur, prophète,
De marcher, dépassant les hommes de la tête ;
D’être en la nuit de tous un éclatant flambeau ;
Et que de vos vingt ans vingt siècles se souviennent !…
– Voilà ce que je dis : puis des pitiés me viennent
Quand je pense à tous ceux qui sont dans le tombeau !

Le 16 juillet 1829.

Voter pour ce poème!

Victor Hugo Apprenti Poète

Par Victor Hugo

Victor Hugo est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né à Besançon le 26 février 1802 et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Soyez le soleil de notre poésie, brillez sur nos pages avec vos mots chaleureux.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

J’ai vu pendant trois jours de haine

À la Vendée