Les Plus Lus

  • À Victor Hugo

    Sur ton front brun comme la nuit, Maître, aucun fil d’argent ne luit, Et nul Décembre sacrilège, Ne met sa neige. Pourtant, dans ton labeur sacré, Tu te vois déjà vénéré, Ô génie immense et tranquille, Comme un Eschyle. À ta lèvre où passe un rayon De la charmante Illusion, La Gloire, innocente comme elle, […] Plus

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  • Sur les tréteaux

    Je ne joue plus la comédie que devant moi. Tantôt en mousquetaire, tantôt en arlequin, geste trop large ou voix cassée, je me salue sur les tréteaux : « Bonjour, Monsieur Nous-même, je nous adore tous les deux ; aux provinces du Verbe, nous avons partagé tous les bonheurs. » Je ne joue plus la […] Plus

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  • Les maures

    Los Moros ! Los Moros ! C’était l’épopée d’Abd el-Krim On désignait aux petits soldats espagnols les rebelles enturbannés circoncis infidèles sauvages refusant le baptême On leur rappelait le testament d’Isabelle la Catholique Les douars brûlaient On coupait la tête aux païens On arborait un sourire triomphal pour se faire photographier avec le hideux trophée […] Plus

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  • Les Baisers de pierre

    La lumière des candélabres devint blafarde et verte, les yeux des femmes et les diamants s’éteignirent ; le rubis radieux étincelait seul au milieu du salon obscurci, comme un soleil dans la brume. Théophile Gautier, Onuphrius. À Armand du Mesnil Sois béni, mon très cher ! ta gracieuse lettre M’a trouvé justement comme j’allais me […] Plus

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  • Une vieille lune

    Moi. Chère infidèle ! eh bien, qu’êtes-vous devenue ? Depuis quinze grands jours vous n’êtes pas venue ! Chaque nuit, à l’abri du rideau de satin, Ma bougie en pleurant brûle jusqu’au matin ; Je m’endors sans tenir votre main adorée, Et lorsque vient l’Aurore en voiture dorée, Je cherche vainement dans les plis des […] Plus

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  • tragédie ! tout est dit…

      La tragédie,   Malgré qu’elle fût écriteDans une recherche pure,De mettre en parallèleLes tourments qu’on endure,Quand tous les sorts s’emmêlent,Ses héros périclitent, Pour les artistes elle estLa plus grande, la plus dureÀ prendre pour modèleTant la jouer fait usureEt son ombre est fidèleEn tout ce que l’on est, Car dans la voix poséeL’intonation excelle,Se […] Plus

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  • Siffleur de vent

    voilà que vient l’ombre sans ombre la fugace amoureuse, l’éphémère celle qui marche sur la vitre pilée du temps et s’étonne de n’être ni morte ni vive prisonnière est-ce toi ou ton chant? l’envol du rapace a foudroyé la fauvette qui toujours redoute les feux du couchant toujours s’alarme au silence des fauves parole sur […] Plus

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  • Bakkhos

    Prologue récité à l’Opéra par C. Coquelin dans la représentation consacrée a l’histoire du théatre le 27 janvier 1886 Hommes, je suis Bakkhos aux lèvres purpurines, Qui reçoit le soleil embrasé sur son flanc, Et qui meurt et renaît dans vos fortes poitrines, Et le sang généreux de la vigne est mon sang. Je suis […] Plus

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